Saint-Joseph et le travail manuel

Saint-Joseph et le travail manuel

Saint-Joseph, c’est le père du Christ, c’est l’époux de la Vierge Marie. C’est une figure si importante dans la vie de Jésus. Mais comment peut-on être digne d’élever Dieu ?

Le fait que Joseph soit charpentier n’est pas anodin. Aujourd’hui, alors que notre économie laisse place à des métiers « digitaux » ; « technologiques » ; « télé-travail friendly » (tant de termes pour ne pas dire des métiers pour chétifs et désincarnés), le travail manuel et surtout, le savoir-faire artisanal, se perdent.

 

Pourquoi le travail manuel est si important ?

I. Le sens

Peu de sens aujourd’hui est tiré du travail, à vrai dire, comment peut-on en être étonné ? Dans l’immense majorité des nouveaux métiers, nous sommes juste à la solde des idées modernes, qui gouvernent la vie d’un homme sans Dieu avec une main de fer, en prenant la précaution de la glisser dans un gant de velours, histoire de montrer patte blanche.

Nous n’aidons plus les gens mais les gavons d’aides sociales. Nous ne produisons plus de valeur pour notre pays mais importons de la « valeur » venant d’autres pays.

II. La logique marchande

La logique marchande ayant triomphé sur absolument tout, nous l’appliquons aussi à notre langage, à notre culture, et à notre identité

Nous l’appliquons à notre langage lorsque nous parlons ou écrivons, nous sacrifions plus ou moins volontairement des mots, des syllabes, des négations. Au profit d’une fausse efficacité (car plus rapide et plus simple), dans le pire des cas, nous volons même des mots d’une autre langue. 

Nous l’appliquons à notre culture car nous la marchandons, combien de vignobles français, par exemple, vont se voir transformés ? Adieu, château Tour Saint-Pierre, et bonjour château Lapin d’Or ! Surtout quand nous savons que les chinois n’ont pas toujours cette « culture » de payer les salariés (cf. château de Pic). 

Nous l’appliquons enfin à notre identité, pensant qu’elle est dissociée de la nature, qu’un homme ne diffère pas vraiment d’une femme, qu’il n’y a strictement aucune différence entre le serveur d’un bar gay du marais et le chasseur papou à l’autre bout du monde.

Milla et le travail manuel

Le travail manuel et son origine

Au beau milieu de cette cacophonie, nous observons que les métiers manuels subsistent. Le savoir-faire artisanal, surtout en France, est une connaissance à ne surtout pas perdre, et nous avons bien de la chance que certains l’eurent compris.

Tout d’abord, le métier manuel nous reconnecte au corps. « Tu gagneras ton pain à la sueur de ton front, jusqu’à ce que tu retournes à la terre dont tu as été tiré. Car tu es fait de poussière, et tu retourneras à la poussière. » nous dit la Genèse 3:19. Cette peine liée au travail indique la route que suivra la vie de l’homme et constitue l’annonce de sa mort.

Il y a d’ailleurs une analyse sémantique assez intéressante à faire quand on regarde l’étymologie du mot « terre«  : il nous provient du latin « humus » qui est très semblable à « homo », signifiant « homme ». Mais surtout, il nous a donné « humilité », ce qui est bien la première vertu que nous pouvons retenir liée au métier manuel.

Saint-Joseph et le travail manuel

I. Dans l'éducation

Saint-Joseph, loin des business school, est charpentier. Il travaille le bois, et surtout, apprend à son fils à travailler le bois, ironie cruelle quand on sait de quelle manière mourra ce dernier.

« Dans cette situation, le rappelle Fabrice Hadjadjle père ne fait pas face à l’enfant. Il est à côté de lui. Ou même il lui tourne le dos. C’est une erreur de croire qu’il faut que l’enfant soit au centre de la famille., focalisant toutes les attentions. S’il en est ainsi, comment aurait-il envie de grandir ? Comment serait-il entraîné vers l’âge adulte, s’il ne voit pas les adultes se désintéresser de lui pour s’intéresser aux choses du monde ? » (cf. « Être père avec Saint-Joseph« ).

En travaillant le bois, on est à l’écoute du matériau, on entre en résonance avec lui, pour peu que nous voulions faire bel ouvrage. Joseph est une charnière entre la forêt et la forge, ce qu’il apprend à son fils c’est un travail qui ne viole pas l’ordre de la Création.

II. Un liant

La plupart du temps, l’atelier d’un artisan était à l’intérieur même du foyer. Seulement, l’homme s’est mis à travailler hors de la maison, allant à l’usine ou au bureau.

Plus tard,  la femme s’étant émancipée de la servitude familiale pour aller se soumettre d’elle-même à la domination d’un patron ou d’un actionnaire, la maison devint vide, devenant non plus un lieu de production, mais un lieu de consommation.

Les deux parents devenus consommateurs-salariés, le feu de la cheminée a laissé place à la fibre optique, les discussions autour du dîner sont désormais contemplation de la nouvelle Trinité Hanouna / Koh-Lanta / Marseillais, l’instruction de la mère pourtant si importante pour élever l’esprit des enfants s’est transformée en bouillie d’idées communistes par l’éducation nationale, et l’entretien du foyer d’aujourd’hui est pris en charge par la Sainte technologie par l’appui d’un simple bouton.

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